Monsieur le député Sylvain Thévoz,
Depuis des années, dans vos campagnes politiques ou sur votre blog, vous proférez toutes sortes d’incantations au sujet d’à peu près tout. Cela va du conflit au Moyen-Orient aux prétendus «cadeaux fiscaux» que vos adversaires de droite voudraient offrir aux riches de la République. Fort de vos certitudes, vos discours peinent à élever tout débat sensé et ne font que remuer le vide sidéral des idées de la gauche.
Votre dernier slogan illustre à la perfection ce qui précède:
«Effaçons la pauvreté, la mendicité disparaîtra»
Il n’y a de pauvreté dans cette affirmation que le cruel simplisme du propos.
On vous concédera facilement que mendier est indigne, qu’en être réduit à cela dans la grande République Socialo-Bobo de Genève, ça fait tache et est désagréable à voir – et sans doute encore plus à vivre. Et puis, dans votre rhétorique, les pauvres sont par définition gentils et les riches, la droite, tous ceux qui ne pensent pas comme vous, les méchants.
Il faudrait donc selon vous, d’un coup de baguette magique, «effacer la pauvreté».
Une fois cet aphorisme de comptoir dûment proféré se pose – évidemment – la question de savoir comment on va s’y prendre pour atteindre ce but. Vous invoquez la «chasse aux pauvres», la «criminalisation de la mendicité», la création de «catégories excluantes». On doit vous dire, fermement, que de tels propos ne sont que des slogans car ils font abstraction de l’une des composantes essentielles de la mendicité : les réseaux de maffieux qui exploitent et rançonnent les mendiants.
Là, pas un mot. Rien. Nil. Nada. La gauche nantie dont vous faites partie n’a semble-t-il rien à dire.
Il est sans doute plus facile de dégoiser sur tout et n’importe quoi, de s'arrêter au milieu du gué, de vivre dans une sorte d'alt-réalité, de monde parallèle constitué de gentils socialistes et de vilains droitistes, que de s’attaquer à la cause du phénomène.
C’est certes plus simple et moins fatigant. Mais quelle paresse.